©ORTF/DR
C’est en 1969 qu’il fut décidé de créer une troisième chaîne. Entre cette date et son lancement officiel il s’écoulera un peu plus de 3 ans. Ce délai permettra de dessiner ce futur canal de l’ORTF.
La question centrale est qu’est ce que pourrait avoir de plus cette troisième chaine. Il s’agissait de lui insuffler de la nouveauté qui serait à la fois visuelle et éditoriale. Au niveau éditorial les fondements de ce nouveau réseau se retrouvent encore aujourd’hui sur France 3. Il s’agit de faire participer les régions à un programme national. Sont mis ainsi à contribution les moyens techniques et de productions de ces différentes stations à l’élaboration de la majorité des programmes de la 3ème chaine. Déjà à l’époque existait une volonté de décentralisation, au moins culturel, et d’enlever l’étiquette “parisianiste” à la télévision. Jean-Louis Guillaud, le directeur de la 3ème chaine, le confirme et souhaite mettre en avant des artistes et différents talents des régions de France. C’est ainsi que les stations de Lille et Marseille seront choisies pour préparer les premiers programmes de ce nouveau canal. Une partie de la soirée inaugurale de la 3ème chaine a d’ailleurs été confectionnée dans la Capitale des Flandres tandis que la citée phocéenne sera à l’origine du phénomène “L’île aux enfants” dont le personnage principal, Casimir, fera le bonheur des plus jeunes au début de cette nouvelle chaine. Ce mariage du régional et du culturel permettra à des artistes des différentes régions de pouvoir ainsi exprimer leurs œuvres notamment à travers des dramatiques et les moyens financiers des différentes stations régionales s’en ressentira.
L’information est toujours un élément essentiel pour une chaîne de télévision et là aussi la 3ème chaîne innovera par rapport à ses deux grandes sœurs. D’un point de vue géographique, tout d’abord, les journaux seront tournés à la Maison de la radio tandis que pour la 1ère et la 2ème chaîne cela s’effectue au mythique 13-15 rue Cognac Jay à Paris. La rédaction est à l’image de cette spécificité avec une équipe de journalistes issus de la radio France Inter (appartenant à l’époque également à l’ORTF).
Le journal télévisée étant tout naturellement dénommé Inter 3. On retrouve des journalistes qui feront plus tard le bonheur de la 1ère chaîne : Jean-Claude Bourret, Claude Pierrard, Jean-Pierre Pernaud ou bien encore Michel Denisot.Outre les actualités nationales et internationales, Inter3 mettait en avant les meilleurs reportages des 23 stations régionales de l’ORTF.
Sur la forme, pour la première fois une chaine de télévision possède son propre sigle et c’est le début de l’habillage télévisuelle. C’est Catherine Chaillet qui est chargé de la création du logo de cette troisième chaine qui se nommera “C3” pour chaîne 3 ou couleur 3. L’accent est en effet mis sur ce réseau totalement en couleur. Catherine Chaillet sera à l’origine de nombreuses animations faisant la promotion de la chaîne avant l’heure. Au niveau musical la chaîne se dote d’un indicatif propre composé par le musicien Jacques Loussier sous le titre d' »octave » rompant avec la grandiloquence sonore de l’ORTF.