Comment se sont effectués vos premiers pas à la télévision et qu’est-ce qui vous a plus particulièrement attiré vers ce médium ?
J’ai débuté à Reims après avoir fait un concours de présentateur, organisé par Pierre Sabbagh, à un salon de la télévision. J’ai terminé 7ème et 1er des moins de 20 ans. Grâce à cela, j’ai écrit un peu partout et j’ai commencé à faire de la radio sur France Inter à l’émission les Ardugos de José Arthur, Claude Dupont et Michel Godard. J’ai d’ailleurs su que Jean-Pierre Foucault avait également débuté dans cette émission.
A ce moment-là j’étais étudiant à Paris et il était facile pour moi de me rendre de la Sorbonne à la Maison de la Radio. Après je fus obligé de continuer mes études sur Reims car il fallait notamment désengorger Paris. Je me suis donc retrouvé à Reims peu de temps avant la création de la télévision régionale dans cette ville.
J’ai écrit à la seule personne que je pouvais « connaître » : le Ministre de l’Information. C’était un peu lui le patron des différentes chaînes, nous étions en 1964. Un an après j’ai reçu le courrier d’un responsable de la télévision de Reims. Nous nous sommes rencontrés dans un café et 8 jours après je démarrais à la télévision en tant que présentateur et journaliste.
J’ai appris sur le tas et je crois que c’est la meilleure école. Il y a d’ailleurs beaucoup de journalistes de ma génération qui viennent des stations régionales pour ne citer que Michel Denisot, Jean-Pierre Pernaut ou bien encore Daniel Bilalian.
Vous avez évoqué le ministre de l’Information. On se rappelle que l’ORTF, à ce moment-là, était considérée comme “la voix de la France”. Dans ce contexte comme s’effectuait votre travail de journaliste et ressentiez-vous une pression particulière ?
Non on ne ressentait pas de pression ou de censure mais le préfet avait un grand pouvoir sur la télévision. Quand il voulait s’exprimer, il appelait et on accourait pour enregistrer l’interview ou sa déclaration. Il suggérait plus qu’il imposait. Il était un peu comme le rédacteur en chef du moins en ce qui concernait la politique. Par ailleurs, il ne valait mieux pas aller dans le domaine social ou couvrir des grèves car en ce cas il appelait la station voire au-dessus à Paris. J’avais la chance, en ce qui me concerne, en dehors du journal de présenter les cases jeunesse et variété. Je recevais les différents artistes qui se présentaient dans la région. J’ai également eu la chance d’être à Reims quand Robert Hossein a créé le théâtre populaire de Reims. J’ai aussi assisté aux débuts de gens comme Jacques Veber ou Isabelle Adjani.
Au niveau national c’est sur la 3ème chaîne que l’on a commencé à vous connaître. Qu’est ce vous a amené à participer à cette aventure ?
J’avais passé 8 ans à Reims et je commençais à tourner en rond. J’ai fait différentes tentatives pour revenir sur Paris avec la 1ère et la 2ème chaîne. On me faisait alors comprendre que j’étais un petit journaliste de province. J’ai attendu et lorsque la 3ème chaîne allait se créer, j’ai pris contact avec les différents responsables. En plus ils avaient la mission d’aller voir en province ce qui s’y passait et de proposer ainsi aux journalistes de participer à la création de cette chaîne. J’ai donc sauté sur l’occasion. Je n’ai pas fait les débuts car Michel Denisot et moi étions à la station de Reims et il venait de partir pour la 3ème chaîne. Si on partait tous les deux en même temps cela pouvait poser des problèmes d’effectif au sein de la station régionale. J’ai dû attendre un peu et j’ai rejoint cette chaîne en mai 1973.
En 1975 l’ORTF éclate. Vous vous retrouvez avec une partie de l’équipe de la 3ème chaîne sur TF1. Cette nouvelle entité a-t-elle été pour vous une nouvelle façon de travailler et de faire votre métier de journaliste ?
Oui bien sûr. Je suis allé sur TF1 car les patrons de la 3ème chaîne sont partis sur cette nouvelle chaîne. Par fidélité pour ceux qui les avaient accompagnés dans les débuts difficiles de la 3ème chaîne, ils nous ont suggéré de venir sur TF1. Il y avait alors des grincements de dents car les présentateurs vedettes ont été mis sur la touche car il fallait alors tout changer. Parmi ces rédacteurs et présentateurs il y ‘en avait qui m’avait dit que le petit journaliste de province que j’étais ne pouvait espérer présenter un jour le journal télévisé sur une grande chaîne nationale (rire).
Le travail sur TF1 était complètement différent puisque nous étions en prise directe avec l’actualité. Heureusement par rapport à ce que vous évoquiez ce n’était plus “La voix de la France”. C’était encore le service public, plus libre, mais avec des contraintes que grâce à Yves Mourousi et l’équipe du 13h on est arrivé à faire sauter. A cette époque-là personne n’était venu relire mes textes ou demander à le voir avant que je ne prenne l’antenne. C’était déjà un grand espace de liberté.
Comment se déroulait une journée de travail type avec une personnalité telle qu’Yves Mourousi ?
Contrairement à ce que l’on pouvait penser c’était assez simple. Il y avait une équipe qui travaillait à partir de 8h30. Chacun proposait des sujets. A l’époque des journalistes comme Yves Mourousi ou Roger Gicquel n’étaient pas rédacteur en chef comme cela se fait aujourd’hui. C’était alors les différents services (sport, politique…) qui proposaient les différents sujets. On faisait également le tri dans ce que nous proposaient les services de l’étranger et de la province.
Dans ce journal Yves Mourousi avait une particularité c’est qu’il avait des invités notamment en seconde partie du journal. Il arrivait sur les coups de midi et on l’avait tenu informé des différents sujets et du fil conducteur du journal.
Il arrivait qu’il nous dise qu’à 3 heure du matin, au cours de ses soirées, il avait rencontré quelqu’un et qu’il allait venir parler de son livre. Dans ce cas-là on devait refaire tout le fil conducteur. Après le journal il reparait à ses différentes occupations. Une petite équipe continuait pendant ce temps à travailler pour le journal du lendemain.
Comment s’est opéré pour vous le glissement de l’information vers les programmes jeunesse ?
A Reims j’avais déjà un magazine pour les jeunes. Par la suite sur la 3ème chaîne j’avais proposé de faire un Journal télévisé mais il n’y avait pas les moyens de le mettre en place. Quand je suis arrivé sur TF1 on m’a dit que cette fois le projet serait possible. Les responsables de la case jeunesse avaient d’autres vues sur des présentateurs et qui auraient été hors rédaction. Chaque fois qu’une chaîne a voulu faire de l’information jeunesse avec des équipes de production coupées de l’actualité ça n’a jamais marché. On a donc créé ce journal télévisé pour les jeunes. Grâce aux différents services et aux équipes à l’international il y avait la possibilité de faire des sujets ciblés pour les plus jeunes. Par exemple on a eu ainsi Philippe Labro qui a expliquait le mécanisme des élections américaines.
J’étais donc un peu intégré dans la jeunesse et il fallait alors trouver une idée qui ne coûte pas trop cher pour faire des émissions pendant les vacances. Comme Christophe Izard (NDR : A l’origine des émissions phares de l’époque telles que l’Île aux Enfants, Les Visiteurs du Mercredi…) et d’autres étaient pris le long de l’année, on s’est dit qu’on allait faire une émission à moindre coût qui s’est d’abord appelé “Pour chaque enfant” dès 1975. C’était simple et on lançait des dessin-animés issus des stocks de l’ORTF. Je me souviens d’ailleurs de dessin-animés assez bizarres avec de drôles de personnages venant de Tchécoslovaquie. Je présentais cette émission depuis le studio de la speakerine et puis j’allais sur le plateau du journal faire un “Info-jeune”.
Après en 1978 il y a eu “Acilion et sa bande”. C’est assez étonnant car tout a débuté lorsque TF1 eut signé un contrat avec un procédé nommé “Aniform” où on incrustait à l’écran un petit personnage et c’est ainsi qu’est venu Acilion. Ce n’était pas simple car il n’était pas à côté de moi et il fallait que je regarde dans un axe pour avoir son regard. J’avais une croix au bout du mur du plateau et c’est là que je devais regarder. Cela a duré deux ans et cela se passait encore dans un coin du Journal Télévisé. En fait comme j’étais de l’équipe du Journal c’était plus facile de mettre en place cette émission avec les équipes techniques. Après il fallait évoluer, ce qui était notamment le désir de la chaîne et ce fut le début de Croque Vacances au début des années 80.
Au moment de la création de Croque Vacances il existait une émission jeunesse incontournable : RécréA2. Comment se positionnait votre émission par rapport à Dorothée et sa bande sur Antenne 2 ?
La bande de Dorothée n’était pas encore aussi “efficace” que ce qu’elle n’a été après. En 1980, RécréA2 n’était pas le RécréA2 que l’on a connu un peu plus tard. Et puis RecréA2 était surtout opposé aux Visiteurs du mercredi. Il y avait des émissions vacances en face de Croque Vacances mais c’était surtout des dessin-animés, il n’y avait pas vraiment d’émission construites. A l’époque même si l’audimat n’avait pas l’importance que cela a pris par la suite, Croque Vacances était à 50% de part de marché. On a même des records à 72%. Aujourd’hui faire de tels scores est impossible avec la multiplication des chaînes.
L’une des spécificités de Croque Vacances était que vous étiez accompagné de deux personnages : Isidore et Clémentine. Comment prépariez-vous les dialogues et l’interaction que vous aviez avec eux ?
Malheureusement on n’avait pas beaucoup de temps pour préparer mais j’ai eu la chance d’avoir deux personnes qui avaient beaucoup de talent et beaucoup d’humour. Il fallait donc tout d’abord des marionnettistes mais aussi des gens qui avaient le sens de l’improvisation et puis aussi qui savaient bien parler. Par exemple pour prendre quelque chose d’actuel, Les Guignols de l’info, il y a ceux qui font les voix et ceux qui manipulent. Dans Croque Vacances, pour des raisons d’économie, il fallait que celui qui manipule fasse également la voix. C’est François Guizérix qui faisait à la fois la manipulation et la voix d’Isidore.
On enregistrait en une journée l’équivalent d’une semaine, on n’avait donc pas forcément beaucoup de temps. On enregistrait dans les conditions du direct donc tout était presque improvisé. Ils regardaient le conducteur et envoyaient parfois quelques petites blagues pour m’embêter puis on y allait sans préparation et sans écriture de texte. C’était nouveau car généralement pour les marionnettes c’était très calibré comme l’Île aux Enfants. Je n’ai donc jamais touché de droit d’auteur sur l’émission car il n’y avait pas de texte écrit (rire).
Vous avez mis l’accent sur cette improvisation. Y-avait-il de ce fait des dérapages ou des choses qui vous ont surprises ?
Non car nous savions jusqu’où nous pouvions aller. On était dans les conditions du direct c’est vrai mais s’il y avait quelque chose de grave j’aurais dit que là ils sont allés trop loin et qu’il fallait couper. Il faut savoir que j’étais alors le producteur de l’émission.
Mais je n’ai pas le souvenir d’avoir censuré quelque chose, on a très rarement coupé au montage.
Par ailleurs on n’était pas là pour démolir notamment avec les invités de l’émission. Ce n’est plus comme maintenant où pour prendre l’exemple de l’émission “Touche pas à mon poste” on démolit les séquences des autres.
Pour Croque Vacances on n’a jamais eu de reproches ni de la chaîne ni de l’extérieur. L’émission était bien perçue car il n’y avait pas de vulgarité, pas de violence dans les dessins-animés. On était d’ailleurs à ce sujet en pleine querelle avec la diffusion de Goldorak sur Antenne 2. A cette époque j’allais à des conférences avec des parents au sujet des émissions jeunesse. Je leur disais qu’ils interdisaient leurs enfants de regarder Dorothée du fait de Goldorak mais cela faisait quand même de l’audience et que par conséquent il y avait des gens qui regardaient. Je dois dire que je défendais Dorothée même si je n’aimais pas ce style de dessins animés. En plus j’avais la chance que mon émission marche avec autre chose.
Ce que vous évoquez finalement c’est la critique très forte qu’il y avait sur les dessins animés japonais. Pourtant Croque Vacances en a diffusé également un certain nombre (Gigi, Rémi sans famille…). Par rapport à cette polémique comment réagissiez-vous et comment sélectionniez-vous les différentes séries ?
C’était soft malgré tout. Concernant les dessins animés japonais je diffusais des choses qui correspondaient à l’éthique de l’émission notamment pas de violence. Pour prendre l’exemple de Rémi sans Famille, c’était quand même Hector Mallot. On souhaitait ainsi que les jeunes puissent se replonger dans la littérature française et lire “Sans famille”.
En ce qui concerne le choix des séries, je n’avais pas beaucoup de choix. J’avais plus de 50% des dessin-animés qui étaient des rediffusions des autres émissions jeunesse. Après j’ai demandé à avoir quelques nouveautés. C’est arrivé notamment au moment des émissions spéciales de noël où je souhaitais des dessins animés spécifiques. Mais les moyens n’étaient pas conséquents. Le choix était donc limité.
On arrive à l’année 1987 qui est une année de transition pour la télévision avec d’une part un renforcement des moyens pour La 5 et surtout la privatisation de votre chaîne TF1. Comment avez-vous vécu cette période et quel impact immédiat cela a-t-il eu sur votre travail ?
Pour La 5 il n’y a pas trop eu de problèmes. J’étais assez préservé et on n’a pas senti une baisse d’audience. La concurrence de La 5 ne m’a pas gêné que ce soit en termes d’audience ou vis-à-vis de la ligne éditoriale. C’était encore un robinet de dessin-animés, il n’y avait pas d’émissions construites.
Concernant la privatisation, toute le monde pensait que ça allait être Antenne 2 et finalement ce fut TF1. J’étais personnellement d’accord pour la privatisation de TF1 car je pensais qu’il fallait faire quelque chose notamment d’un point de vue financier. A l’époque on ne savait pas combien coûtait une émission et les budgets étaient mal répartis. J’ai pris la privatisation sans trop de problème car lorsque Dorothée et l’équipe AB ont été nommés à la Jeunesse j’étais averti avant tout le monde. Ils m’avaient dit que j’allais être le seul qui serait gardé dans la nouvelle équipe. Ce n’est pas parce que j’avais fait un disque chez AB (rire) mais parce que mon émission marchait et ne coûtait pas cher. Ils multipliaient même mon salaire par 4.
Mais très vite ça s’est dégradé dans la mesure où on m’imposait une chanson de Dorothée tous les jours. Elle n’était plus diffusée sur Antenne 2 car Jacqueline Joubert n’avait pas supporté son départ sur TF1 et il fallait donc qu’elle maintienne une présence à l’antenne car elle n’allait s’installer qu’en septembre. Nous étions en mai-juin à ce moment-là.
Après ça s’est dégradé également car les équipes AB m’ont dit que les émissions de Dorothée seraient en direct et que je pourrai donc prendre le plateau à partir de 20h jusqu’à 2-3h. Je suis allé voir Etienne Mougeotte qui était le nouveau patron de la chaîne en lui disant que cela ne pouvait continuer ainsi. Il m’a dit de le revoir le lendemain et je n’ai plus réussi ensuite à le joindre. J’ai donc posté ma lettre de démission en avertissant en premier Dorothée qui était désolée car elle aurait aimé qu’on travaille enfin ensemble.
Je suis parti le cœur léger et quand j’ai vu ce qui se passait à l’antenne j’étais encore plus content même si je pointais au chômage.
Qu’est-ce qui vous déplaisait justement sur ce qui se passait à l’antenne ?
Prendre des sceaux d’eau sur la tête, des tartes à la crème et c’était à la limite de la vulgarité. Ce n’était pas mon truc. Pour prendre un exemple, Dorothée a vu que je faisais pas mal d’émission à l’extérieur. Elle m’a demandé quel serait le prochain extérieur, je lui ai alors dit que ce serait l’Egypte. J’étais en train de négocier depuis deux ans pour faire une émission spéciale là-bas. Elle m’a alors dit que je ferai la partie reportage. Qu’elle serait en Nefertiti et Jacky en Pharaon et ils se trimbaleront aux pieds des pyramides.
Quand on connaît le Ministère du Tourisme et de la Culture en Egypte où c’était déjà très difficile de faire un plateau devant le Sphinx, je ne me serais pas vu de les rappeler pour leur dire que Nefertiti et Pharaon seraient là en personnes (rire).
C’était un détail mais il valait mieux que je parte alors.
Malgré ce départ et pour mettre fin aux éventuelles polémiques il n’y avait aucun problème entre vous et Dorothée ?
Pas du tout. D’ailleurs dans un article de la Nouvelle République des Deux-Sèvres (là où je réside actuellement) le titre était “non Dorothée ne m’a pas viré”. Ce qui est vrai car c’est moi qui suis parti et comme je le disais elle était désolée que je parte. J’étais un peu la caution journalistique qu’elle n’avait pas avec l’équipe qu’elle avait autour d’elle.
Après ce départ vous rebondissez sur le service public avec des émissions telles que Bonjour les Baskets ou Croque Matin. Qu’est ce qui a motivé ce retour notamment dans la case jeunesse ?
Entre temps il y a eu une incursion en province. J’ai participé au lancement de la 1ère chaîne locale hertzienne : Télé Toulouse. Je suis allé former des journalistes et j’avais un jeu quotidien intitulé La Bonne Adresse.
Puis Christophe Izard a été nommé responsable de la case jeunesse d’Antenne 2. On m’a demandé de reprendre le mercredi matin ce que j’ai accepté puisque Télé Toulouse avait réduit ses programmes du fait de faibles rentrées publicitaires. Ça s’est fait sur des émissions jeunesse mais cela aurait pu être autre chose.
Tout de suite après Christophe Izard m’a confié une émission avec Douchka qui était en contrat avec la chaîne. Au même moment j’ai été contacté par Canal J pour y devenir Directeur des programmes.
Le contrat de Douchka ayant ensuite été arrêté, j’ai proposé à Christophe Izard de reprendre l’antenne avec Croque Matin. On a triplé alors l’audience et il y a même une semaine où j’ai battu Dorothée.
Après j’ai pris plus de responsabilités au sein de Canal J, je suis devenu Directeur Général Adjoint de la Chaîne et je ne pouvais plus faire les deux. Par ailleurs j’étais fatigué de faire de l’antenne.
La fin de Croque Matin n’est donc pas dû au rouleau compresseur AB avec Dorothée ?
Non, pas du tout. J’étais un peu fatigué et puis c’était l’époque où on souhaitait mettre en avant Eric Galliano pour les émissions jeunesse. Cela tombait bien. Christophe Izard m’avait dit qu’il n’avait plus de projets pour moi. J’ai terminé malgré tout le 20 décembre, le jour de mon anniversaire. Le 1er janvier, Christophe Izard a été viré et toutes les émissions jeunesse ont sauté. Il était donc temps que je parte (rire).
Votre carrière télévisuelle s’est conclue sur La Chaîne Météo. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette touche finale ?
Canal J aurait dû être l’équivalent de Canal + pour la jeunesse : la première chaîne cryptée hertzienne pour enfant mais cela ne s’est pas fait. L’équipe a ainsi explosé. Je me suis retrouvé au chômage et j’ai appris qu’une chaîne météo allait se créer. J’avais d’ailleurs fait mon service militaire dans le service météo mais ce n’est pas pour ça que j’ai été engagé. On a sympathisé avec le créateur et c’est ainsi que je suis rentré dans la chaîne. Il n’était pas pour autant question que je fasse quoi que ce soit à l’antenne et c’était également mon souhait.
Après avoir fait les démarrages de la station de Reims, de la 3ème chaîne, de TF1, de Télé Toulouse, La Chaîne Météo était donc le dernier démarrage auquel je pouvais participer. Ça s’est bien passé et je m’aperçois que les équipes que j’ai formées se sont pas mal débrouillées car on les retrouve aujourd’hui sur TF1, France 2 ou BFMTV.
On assiste aujourd’hui à un retour des anciennes séries animées (Maya l’Abeille, Les mystérieuses cités d’or…) ainsi que les animateurs des émissions jeunesse qui les diffusaient (Jacky, Dorothée…). Pensez-vous que ce contexte soit propice à un retour d’une émission type Croque Vacances ?
Non car la nostalgie c’est une chose et je pense qu’une émission telle que Croque Vacances même dépoussiérée ne marcherait pas.
Il y avait une vague de nostalgie que l’on voit à travers les tournées musicales (Salut Les copains…), les films (Stars 80) mais ça ne touche que les 30/40 ans. Je ne pense pas qu’une émission comme Croque Vacances puisse toucher la cible de l’époque c’est-à-dire les 5/15 ans. On ne peut fédérer un public volatile avec la multiplication des chaînes.
Quelles sont vos activités actuellement ?
Maintenant c’est vraiment la retraite pour moi avec plein d’activités. Sur la ville où je suis actuellement je m’occupe d’associations dont la plus importante pour moi est une association de don d’organes. On m’a transplanté un foie il y a deux ans et demi. Je souhaite ainsi faire passer le message, notamment aux plus jeunes et remercier en quelque sorte mon donneur.
Par ailleurs, je m’occupe aussi d’une association de patrimoine car la ville de Thouars est d’une grande richesse en ce domaine mais cela n’est pas très développé. Enfin il y a une radio locale qui m’a demandé de faire une émission mais je n’ai pas encore réfléchi.
Vous faites partie des animateurs à être passés à travers les polémiques, la starisation à outrance. Pourtant vous gardez une réelle popularité dans l’esprit et le cœur des téléspectateurs. Quel est votre secret ?
Il n’y a pas de secret. Je pense qu’il faut être naturel, ne pas se prendre la tête. Le succès est venu tranquillement en ce qui me concerne. Je pense être dans la vie comme j’étais à l’antenne. A la télévision je n’ai jamais joué de rôle, j’étais moi-même.
Pour conclure que peut-on vous souhaiter et auriez-vous un message pour nos lecteurs ?
On peut me souhaiter que cela continue dans la phase où je me trouve actuellement autant sur le plan santé que sur le plan activité. J’ai quand même subi une épreuve assez lourde il y a deux ans et demi.
Pour les lecteurs d’iletaitunefoislatele.com, qu’ils gardent leur âme de Croque Vacances et qu’ils la transmettent à leurs enfants sans leur dire qu’à l’époque c’était très bien et très beau mais qu’il y a aussi sûrement des choses bien à voir maintenant.
Interview réalisée en octobre 2012 © iletaitunefoislatele.com
Un grand merci à Claude Pierrard pour avoir accordé cette interview mais aussi pour son accueil et sa gentillesse.
Merci également à la Nouvelle République de Thouars pour leur aide
Merci Mr Pierrard.
Un quarantenaire nostalgique